La synthèse par modèles physiques est une technique nouvelle mais en plein développement. Les revues scientifiques comme le Computer Music Journal ou les comptes rendus de conférences comme ceux de l'International Computer Music Conference présentent de plus en plus d'articles consacrés à la synthèse par modèles physiques, de plus, ces articles sont de plus en plus présentés dans des rubriques dédiées à cette forme de synthèse (voir Figure 1). L'ouvrage remarquable de Curtis Roads, computer music tutorial13, consacré à la musique réalisée par ordinateur, présente un chapitre entier consacré aux diverses techniques de modélisation physique. Ce domaine fait également l'objet de nombreuses recherches universitaires. Nous pouvons citer entre autres la thèse de Guillaume Loizillon, Modes de description des sons et synthèse sonore, réalisée sous la direction de Mme le professeur Eveline Andréani, à l'université de paris VIII en 1996. Nous pouvons citer également le mémoire de DEA de Marie Dominique Bonnet, Cordes frottées et informatique, réalisé en 1993 à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales avec la collaboration de l'Ircam. Marie Dominique Bonnet prépare actuellement une thèse traitant également de synthèse par modèles physiques sous la direction de Marc Battier.
En France, dans les centres comme L'IRCAM (Paris) ou l'ACROE (grenoble) les programmes Modalys et Cordis-Anima sont en plein développement, les compositeurs travaillant en collaboration avec ces centres produisent de nombreuses œuvres grâce à ces logiciels de synthèse. Un grand colloque a d'ailleurs réuni à Grenoble, en 1990, tous les chercheurs et compositeurs travaillant sur la synthèse physique. Cette rencontre a donné lieu à une publication intitulée Modèles Physiques, création musicale et ordinateur. Dans l'université de Berkeley, et au CCRMA de Stanford, des recherches sont menées sur la synthèse par guides d'ondes. L'université Hertfordshire travaille en collaboration avec l'IRCAM pour le développement de Modalys.
Année |
Nombre de pages total |
Nom de la rubrique |
Pages consacrées à la synthèse par modèles physiques |
Pourcentage de l'ouvrage consacré aux modèles physiques |
1986 |
Aucun article touchant à la synthèse par modèles physiques |
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1989 |
339 pages |
Pas de nom de rubrique |
P 46-50 P 69-72 P 249-256 |
5 % |
1990 |
388 pages |
Digital signal processing : Analysis/Syntesis. Real-time systems. |
P 75-78 P 191-194 |
2 % |
1991 |
593 pages |
Sound synthesis systems |
P 19-22 P 293-304 |
2,6 % |
1992 |
488 pages |
Physical Models |
P 132-157 |
5,3 % |
1993 |
476 pages |
Physical Modeling |
P 32 - 79 |
10 % |
1994 |
508 pages |
Music works Sound synthesis techniques Acoustics and simulaion |
P 11-18 P 386-434 P 455-462 |
12,8 % |
1996 |
511 pages |
Physical Modeling and Synthesis |
P 1-16 P 224-239 P 444-453 |
8,4 % |
Figure 1 : Evolution du nombre d'articles consacrés à la synthèse par modèles physiques dans les comptes rendus de l'ICMC.
Le fait que les producteurs de synthétiseurs commerciaux s'approprient cette technique est le signe son intérêt, mais cela garantit également son futur développement. En effet, les sociétés comme Korg, Yamaha, Roland ou Technics investissent dans la recherche. La vulgarisation, la popularisation de cette technique passe par sa simplification voire son appauvrissement, néanmoins la synthèse physique trouve ici un moyen de se faire connaître et de mettre en avant ses nombreuses qualités.